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Si j'avais ma propre galerie ...

J'avoue à ma grande honte que j'ai énormément de mal à être émue par une peinture abstraite comme celles de Kandinski ou bien de Mondrian... En revanche, dès que la peinture est figurative et fait montre d'un univers intérieur extrêmement créatif ayant trait à l'imaginaire ou à la mythologie, je ne peux m'empêcher d'y trouver une source d'intérêt. Voilà donc quelques représentations de certains de mes tableaux favoris. Le petit topo que vous trouverez sur chacun de "mes" peintres n'a pas l'ambition d'être un exposé sur l'histoire de l'art mais je vous donne juste en vrac mes rares connaissances sur ces gens hors du commun que nul n'a pu cataloguer précisémment.

 

 

 

Gustave Moreau (1826-1898)

 

Fils d'un architecte, Moreau fut le disciple puis le proche de Chassériau, autre peintre à l'oeuvre inspirée par la mythologie grecque. J'ai notamment en mémoire un tableau qui, il me semble se trouve au Musée d'Orsay: Andromède . Sur ce tableau le pathétique de la situation de la jeune vierge enchaînée de force à un rocher afin de servir d'offrande à un monstre marin et délivrée par la suite par Persée est rendu par la force de l'expression d'Andromède. Cet apparté est juste destiné à vous montrer quelles furent certaines des inspirations de Gustave Moreau.

A la mort de Chassériau, il part en Italie pour un long voyage.

En 1969, au Salon de Paris est exposé le fameux Oedipe et le Sphynx qui devrait tout aussi bien se nommer "Oedipe et la Sphynge" puisque le monstre ici représenté a le buste et le visage d'une femme. Ce tableau assura au peintre une renommée instantanée.

En 1878, Moreau voit plusieurs de ses oeuvres choisies pour l'Exposition Universelle de Paris. Parmi elles, Salomé dansant devant Hérode (1876) et L'Apparition (1876).

Il est élu membre de l'Académie des Beaux-Arts et nommé prof dans cette même Académie en 1891. A partir de cette dâte, il se consacre à ses élèves dont un certain Matisse ...!

Son inspiration vient tout aussi bien de textes sacrés comme le Coran ou la Bible que de la mythologie grecque avec une prédilection pour une figure des plus complexes de cette culture: Orphée.

Certains trouveront sa peinture chargée, notamment Jupiter et Sémélé (utilisation rarissime chez lui d'un nom de dieu latin), mais ce que j'apprécie le plus chez Moreau c'est que l'on peut passer des heures entières à explorer ses tableaux en découvrant de nouveaux détails et de nouvelles techniques à chaque regard...

en 1898, il lègue son atelier et toutes les oeuvres qu'il contient à l'Etat français.

 

Beaucoup d'hommes de lettres se sont penchés sur son art, parmi lesquels Joris-Karl Huysmans dans le fabuleux et dérangeant A rebours (que ceux qui ne connaissent pas le personnage de Des Esseintes se plongent dans ce roman symboliste), José-Maria De Hérédia dans Les Trophées (A Gustave Moreau), Charles Baudelaire dans ses critiques d'art. Pour simplifier tout et comme l'esprit français est friand de classification, disons que Moreau appartiendrait au mouvement des peintres symbolistes.... Voilà c'est dit!

Si vous êtes séduits par ses oeuvres picturales hors du commun, n'hésitez pas à aller jeter un oeil au site suivant:

Une page fort documentée sur le sujet: de très belles reproductions et des textes d'une grande clarté sur l'art de Gustave Moreau.

Autrement, je vous conseille Gustave Moreau par Pierre-Louis Mathieu aux éditions Flammarion et Le Symbolisme d'après Michael Gibson aux éditions Taschen (très bonne vulgarisation).

Vous pouvez également, si vous passez par Paris ou que vous y habitez, vous rendre au Musée Gustave Moreau, lieu baroque et cossu pour tous les passionnés d'imaginaire...

 

 

 

Les Esclaves

(pardonnez mon ignorance mais je ne me rappelle plus le titre exact de ce tableau... c'est ça de faire des recherches en toute hâte!!!)

Un tableau assez baroque, chargé dont j'aime la composition assez académique mais si subtile de Moreau...

 

 

Oedipe et le Spynx (1864)

Moreau s'est ici servi de la représentation purement grecque du sphynx: corps de félin, buste et visage de femme, ailes, à la différence du sphynx égyptien (corps de lion et tête d'homme)

Ce tableau représente le moment crucial de la légende d'Oedipe: il va répondre à l'énigme que le monstre pose à tous les hommes , et ainsi libérer la ville grecque de Thèbes de ses assauts et de la terreur. En effet, la sphynge se suicidera quand Oedipe répondra à la question: "Quelle créature marche à 4 pattes le matin, sur 2 le midi et sur 3 le soir ? "

La réponse: "l'Homme" bien sur....

 

 

Orphée sur la tombe d'Eurydice

Je ne vous ferai pas l'affront de vous rappeler cette légende.

Mais encore une fois se dégage à mon avis ici le pathétique de la situation: Orphée ramenant son aimée des Enfers n'a pas assez fait confiance au maître des lieux, Hadès. Il se retourna pour vérifier si elle le suivait et la perdit à jamais...

L'histoire d'Orphée est complexe et il fut un des des compagnons de Jason sur l'Argo...

Ici, le poète à la lyre pleure éternellement sa belle.

 

 

Salomé dansant pour Hérode

Renseignez-vous sur cette histoire que l'on trouve dans la Bible: elle est belle, cruelle et terrible...

Salomé danse ici devant le vieux roi Hérode afin d'obtenir la tête de Jean Baptiste.

Le principe de surimposition des motifs sur les décors (surtout sur les colonnes) et sur la tenue de la danseuse apporte une unité très arabisante à mon goût ainsi qu'un climat onirique, voire légendaire à ce qui pourrait être une parabole du pouvoir de la séduction féminine sur la faiblesse de l'homme charmé.

 

 

Salomé

La technique de la surimposition et de la juxtaposition des motifs est ici flagrante surtout sur le costume de Salomé. Le voile qu'elle porte reste pudique mes ses motifs mettent en valeur les formes de la perfide jeune fille...

Son expression hautaine fait ici probablement référence à la cruauté dont elle fit preuve pour obtenir la tête du Baptiste.

Elle apparaît ici superbe (dans le sens étymologique "superbus" en latin signifie orgueilleux), dévastatrice dans sa beauté juvénile et cependant sensuelle, telle une nouvelle Aphrodite au coeur sec et à l'esprit calculateur.

 

 

 

 

Hésiode et la Muse (1891)

Un tableau dans la plus pure tradition symboliste... Remarquez l'étoile au-dessus du couple, pouvant représenter dans une perspective judéo-chrétienne l'esprit saint mais ici davantage les bienfaits de la Muse de la poésie épique Calliope probablement...

Hésiode, auteur de La Théogonie, sorte de glossaire informatif sur les dieux de l'Olympe est une des références auxquelles les mythologues aiment avoir à faire....

Encore un tableau chargé dont le format n'est pas courant et dont les couleurs pastelles rendent fort bien le mythe du poète béni des dieux et des Muses...

 

 

Jason (1865)

Une représentation du chef des Argonautes avec Médée, la princesse qui l'aida dans sa quête de la Toison d'Or et dont il fit le personnage le plus démesuré à mon humble avis de la mythologie grecque... Infanticide pour avoir été abandonnée par Jason, meurtrière à la magie destructrice, elle se tient auprès de ce héros dont l'amour est lui-même un poison...

Mais ici Jason est tel que les lecteurs des Argonautes se souviennent de lui: jeune, fort, intrépide et aimée de la plus belle femme qui soit, bon compagnon et rude guerrier ingénieux.

 

 

Jupiter et Sémélé

Mère de Dionysos (Bacchus), Sémélé, princesse thébaine eut une destinée tragique. Adorée de Jupiter, il lui offrit un voeu: elle désira le voir dans toute sa splendeur de Souverain des Cieux. Etant mortelle, elle ne put y survivre...

Moreau ici utilise le motif mythologique afin de servir plus que jamais son art: il charge au maximum cette peinture dont le thème même se retrouve dans cette représentation...

Un de mes tableaux favoris... Je suis persuadée de ne pas l'avoir encore totalement exploré!

 

La page d'Alex : Un site bien documenté, d'une exigence esthétique certaine concernant Gustave Moreau, son oeuvre et les thèmes récurrents de ces différents cycles picturaux. A voir et à explorer, que l'on soit néophyte ou spécialiste. En un mot, vous y arrêter ne sera pas une perte de temps mais un voyage fascinant.

 

 

 

Frida Kahlo (1907-1954)

 

Je suis parfois étonnée que les féministes militantes de tout poil n'aient pas pris Frida Kahlo comme icône... Elle doit être bien trop "femme" pour cela je présume (:op).

Cette femme eut une destinée hors du commun, une peinture à l'image de sa vie et un rayonnement minime bien que persistant... Fille d'un juif austro-hongrois et d'une descendante des Aztèques, elle fut placée dès sa naissance sous l'égide de racines contradictoires et pourtant complémentaires que sa peinture n'a eu de cesse d'assumer et de porter en étendard.

Je risque de m'attarder sur la biographie de cette figure quasi-fantastique mais vous me le pardonnerez facilement, du moins je l'espère, quand vous aurez compris combien sa vie est intimement liée à sa peinture, sorte d'auto-psychanalyse picturale.

en 1914, elle contracte la polio. 1er avatar de la souffrance physique chez cette créature dont le corps ne fut qu'un réceptacle de douleurs tout au long de son existence.

Elle commence en 1922 des études de médecine qu'elle abandonnera bien vite au profit de la peinture et rencontre cette même année Diego Rivera, peintre muraliste, auteur de fresques vantant notamment la révolution Mexicaine de 1910. Il est important de noter que dans sa famille, Frida Kahlo fait office de trublion, posant par exemple aux côtés de ses soeurs et de son père (photographe d'ailleurs) habillé en homme et les cheveux gominés.

en 1925, elle est victime d'un terrible accident de bus: fracture du bassin, de la colonne vertébrale et autres importantes blessures. Elle restera toute sa vie handicapée et souffrit mille maux jusqu'à sa mort en 1957.

en 1929, elle épouse le volage et violent Diego Rivera. Peintre reconnu, exclu du parti communiste mexicain pour avoir accepté une commande du gouvernement américain cette même année, il fut souvent peint par son épouse. Le père de Frida, Guillermo Kahlo présenta l'union de sa fille et de ce mastodonte tonitruant comme celle d' "une colombe et d'un éléphant" !

En 1932, fausse couche.

Elle subit une appendicectomie, un avortement thérapeutique et une opération du pied en 1934. De plus, elle se sépare de Rivera qui entretient une liaison avec sa soeur Cristina.

En 1937, Léon Trotski arrive au Mexique où il obtient l'asile politique grâce à l'intervention de Rivera. Frida et Trorski entretiendront pendant quelques mois une liaison.

En 1939, elle se rend à Paris et demeure chez André Breton, chef de file du mouvement surréaliste puis chez une amie de marcel Duchamp. Ce dernier l'aide à obtenir une exposition de ses oeuvres dans une galerie parisienne. De retour au Mexique, elle rompt de nouveau avec Diego Rivera avec lequel elle s'était remise . La douleur physique s'accroit et les tensions émotionnelles s'accumulent. En décembre, le divorce est prononcé.

en 1940, Trotski est assassiné à Mexico. Frida est interrogée pendant 2 jours en raison de ses relations avec le défunt et des dissensions violentes entre ce dernier et Diego Rivera. Elle se remarie avec lui à San Francisco mais rentre un mois plus tard à Mexico, seule...

en 1941, Rivera rentre enfin au Mexique, "accompagné". Guillermo Kahlo meurt. S'ensuit une grave dépression chez frida qui aggrave son état de santé déjà précaire.

En 1943, elle enseigne à l'école de peinture et de sculpture du ministère de l'Education, et ce, pendant 10 ans. Elle n'a que 4 étudiants qu'elle reçoit chez elle à Coyoacàn pour les cours, ne pouvant se rendre à Mexico: on les appelle "Los Fridos".

en 1944, son état de santé est dangereusement préoccupant. Elle commence un journal qu'elle tiendra jusqu'à sa mort.

en 1950, elle subit 6 opérations de la colonne vertébrale ce qui la mèneront en 1951 dans une chaise roulante.

En 1953, amputation de la jambe droite à cause de la gangrène.

En 1954, elle s'éteint soit-disant d'une embolie pulmonaire mais ses proches soupçonnent un suicide.

Je suis désolée si ce long exposé des souffrances du peintre vous a ennuyé mais sachez qu'il n'y a rien dans tout cela que vous ne retrouviez dans sa peinture. Tout y est. La plupart de ses tableaux sont des auto-portaits sans concession, où elle se représente telle qu'en elle-même. Pour nos canons esthétiques plus que conformistes, elle peut vous paraître laide... Pas pour moi.

J'ai beaucoup lu et relu son Journal, cahier de croquis, de poèmes, de réflexions, de coups de ras-le-bol et d'enthousiasmes jubilatoires publié aux éditions du Chêne. Il en apprend énormément sur la création chez Frida Kahlo... De plus, il y a notamment une superbe préface de l'écrivain mexicain Carlos Fuentes.

Frida Kahlo-Rivera est un personnage déroutant, attachant, dérangeant mais jamais ennuyeux. Il en va de même pour sa peinture. Regardez...

 

 

Frida à Trotski

Je ne me souviens plus du titre exacte de ce tableau mais il est dédié au leader communiste déchu par sa maîtresse du moment.

C'est à ma connaissance le seul tableau où Frida se représente quelque peu idéalisée, gommant les traits quelques peu durs de son visage ainsi que d'autres imperfections plus flagrantes dans d'autres peintures.

C'est l'hommage d'une femme amoureuse à l'homme qu'elle s'est choisie et avec qui elle partagea notamment ses idéaux politiques.

 

Frida, le singe et le chat

Là encore, pardonnez mon manque de rigueur pour le titre...

Elle apparait ici telle qu'elle fut vraiment; ses autoportaits représentant la majeure partie de sa production picturale.

On remarque le motif de la douleur dans ce collier de ronces auquel est suspendu un frêle oiseau mort...

Je ne me hasarderai pas à vous fournir une explication, je garde la mienne pour moi et vous laisse libre d'y voir ce que bon vous semble.

 

 

Frida Wounded Deer

Encore le motif de la souffrance physique... Emprisonnée par une allée d'arbres morts dont seul subsiste un rameau encore vert, elle expose ici ses nombreuses souffrances sur un mode quelque peu naïf mais touchant.

 

Les 2 Frida

Parfaite représentation à mon sens de la dualité à laquelle elle eut toujours à faire face. Ses racines paternelles européennes et polissées contre ses racines indigènes, aztèques et primitives (qualités fondamentales pour le peintre!).

Autre motif de la souffrance... sur un nouveau mode...

 

 

 

 

Odilon Redon (1840-1916)

 

Peintre, dessinateur et graveur français, je dois vous avouer humblement que je ne connais rien ou presque sur sa vie. J'ai découvert sa production lors d'une exposition temporaire au Chicago Art Institute à laquelle je me suis rendue il y a 8 ans lors d'un voyage là-bas. Ne connaissant pas son euvre, mais étant intriguée par l'affiche (L'Araignée souriante), j'ai voulu m'y rendre. De plus j'étais à l'époque en pleine "Goyamania" et je vouais une véritable fascination à ses "Grottesques" dont j'ai pu retrouver des accents lointains chez Redon.

Pour une fois vous ne pourrez pas me reprocher de ne pas être brève, mais là, c'est pas ignorance !!!

 

 

L'Araignée souriante (1881)

C'est une réaction vicérale, je dirai même "tripale" que j'ai eu quand j'ai vu ce tableau pour la 1e fois.

Je trouve cette araignée à la fois comique, voire grottesque et en même temps terrifiante puisqu'elle est représentée en plein mouvement et en oblique.

 

 

Béatrice

 

 

Le Cyclope

 

 

Dante Gabriel Rossetti (1828-1882)

 

Jane Burden

 

 

Jane Burden 2

 

 

La Figue

 

coloured shalks

 

 

The Beloved - La Bien-Aimée (1965-1866)

 

 

Veronica Veronese

 

 

Divers

 

Les Cireurs de Parquet - Gustave Caillebotte (1848-1894)

 

L'Origine du Monde - Gustave Courbet (1819-1877)